1529-1584

Guy du Faur appelé aussi Pibrac (Pybrac) joue un rôle de diplomate, de magistrat, de poète et d’humaniste dans une époque troublée par les guerres de religion. Il use du latin comme d’une seconde langue maternelle. Il est reconnu pour ses qualités d’orateur.

Il étudie à Toulouse, à Paris et à Padoue (Italie) le Latin, le Grec et le Droit. Nombreuses et diverses seront ses charges tant au niveau de Toulouse que du royaume. On peut retenir qu’il a été député aux Etats Généraux d’Orléans. Ambassadeur de Charles 9 au concile de Trente, il prononce une harangue hardie demandant une évolution de l’Eglise qui crée le trouble dans l’assemblée. Il rédige, sur commande, la version officielle du massacre de la Saint Barthélemy. Certains lui en feront le reproche. En 1579, il accompagne le duc d’Anjou (frère de Charles 9) en Pologne pour y prendre la couronne. Là encore son intervention devant la Diète est remarquée. Grâce à son éloquence, il sait émerveiller les lettrés de ce royaume mais aussi les nobles qui ne veulent pas chez eux que l’on couronne un prince français. A la mort de Charles 9, il organise, au péril de sa vie, le retour de son frère qui va devenir roi de France sous le nom d’Henri 3. Il est Chancelier de Marguerite de Navarre et aurait été attiré par sa beauté et son charme. Il travaille dans le midi pour mettre d’accord catholiques et protestants. Il n’a rien de sectaire et accomplit cette tâche avec une intelligente ténacité.

Guy du Faur est aussi une plume de son époque. Il écrit des poèmes comme ” les plaisirs de la vie rustique “. Il est un remarquable poète moraliste. Son œuvre la plus connue est  ” les Quatrains “. Ils seront traduits dans plusieurs langues et serviront pendant des années comme ouvrage de référence à l’éducation jusqu’au 18 ème siècle. Le recueil est constitué de 126 strophes remarquables par la concision et la mesure. Les Quatrains trouvent leur inspiration chez les philosophes anciens : Grecs, Latins et Hébreux.

 

Biographie de Guy du Faur de Pibrac – 1857

Gui du Faur de Pibrac, magistrat et poète, né à Toulouse en 1529, mort en 1584, étudia le droit à Paris, puis à Padoue, sous Alciat. De retour en France, il fut successivement conseiller au parlement de Toulouse, juge-mage, ambassadeur de Charles IX au concile de Trente, 1562, où il défendit les libertés de l’Église gallicane, avocat-général au parlement de Paris, 1565, puis conseiller d’État, 1570. Trois ans après, il accompagna en Pologne le duc d’Anjou (depuis Henri III) ; mais ses efforts furent vains pour lui conserver le trône après sa fuite. Henri , devenu roi de France, nomma Pibrac président à mortier ; la reine Marguerite en fit son chancelier, et le duc d’Alençon après elle.

Pibrac se fit une réputation extraordinaire par des Quatrains, formant une série de stances morales à la façon de Théognis. Ils parurent pour la première fois en 1574, Paris, in-4°, au nombre de 50, et furent portés à 126 dans les éditions subséquentes. On les réimprima sans cesse pendant le XVIIe siècle, et ils furent traduits en plusieurs langues de l’Europe et même de l’Orient. On y remarque la force des pensées et la beauté des maximes ; mais leur style suranné fait qu’on ne les lit plus. Le discours que Pibrac prononça en latin au concile de Trente a été traduit en français par Choquart, Paris, 1562, in-8°. On a encore de Pibrac une apologie de la St-Barthélemy, qui lui fut commandée par la cour, sous le titre de : Ornatissimi cujusdam viri de rebus gallicis…epistola, 1573, in-4°.
C. N.
Source : Dictionnaire général de biographie et d’histoire par CH. DEZOBRY et TH. BACHELET, Tome 2, 1857