Germaine Cousin – Sainte Germaine, la Découverte
Un matin du mois de décembre 1644, Guillaume Cassé fossoyeur carillonneur et son aide Gaillard Baron, sont chargés de creuser la dernière demeure de Germaine Audouane qui a demandé, par testament, d’être ensevelie dans l’église.
Ils attaquent le sol devant l’autel et qu’elle n’est pas leur surprise en découvrant le corps d’une jeune fille d’une vingtaine d’années conservé dans son linceul. Il semble que le corps est déposé là, depuis juste quelques jours. Le coup de pioche du fossoyeur qui a touché le nez laisse apparaître une chair incarnat et qui semble légèrement saigner comme si elle était vivante. Une vive émotion étreint nos braves fossoyeurs. Ce moment fort passé, ils se trouvent dans l’incapacité de l’identifier comme d’ailleurs le curé de Pibrac et son vicaire. La nouvelle se répand dans le village, les villageois sont interloqués et se rendent sur le lieu. Deux anciens du village, Pierre Pailhès et Jeanne Salères reconnaissent une de leur contemporaine, Germaine Cousin décédée dans les deux premières années de l’an 1600.
Un culte populaire, la naissance de Sainte Germaine
Le corps de la jeune défunte est installé dans une bière dans l’église paroissiale. Le petit peuple en fait immédiatement sa Sainte et vient la contempler. Certains s’émeuvent que l’on puisse vouer un culte à un cadavre ordinaire et se moquent de la dépouille et des naïfs qui viennent. Ils font pression pour que la bière soit installée ailleurs.
En 1664, la guérison de Madame de Beauregard et de sa fille est attribuée à l’intercession à Germaine. Le phénomène est reconnu comme le premier miracle. L’affluence grossit à Pibrac. Le curé de Pibrac applique les règles canoniques qui interdissent de rendre un culte à quiconque sans l’aval de Rome. Le corps est placé dans un cercueil en plomb et transféré dans la sacristie. Cette décision ne contribue pas à diminuer le flux de plus en plus grand des habitants de Pibrac et des alentours qui viennent confier leur sort, les malheurs de leur vie à Germaine. Le culte “populaire” est toléré ou défendu par les représentants de l’Eglise, mais localement, il est admis et pratiqué.
L’effort constant, durant 200 ans, pour que la Sainte de Pibrac soit reconnue par Rome, voit son aboutissement, en 1854, lorsque le Pape Pie 9 béatifie Germaine Cousin. Elle sera reconnue Sainte par Rome en 1867.
La vie de Germaine Cousin
La vie de Germaine nous est rapportée comme une vie de travail, de pauvreté et de souffrance. Sa belle-mère (marâtre) la considère comme sa servante. Elle passe ses journées à garder les moutons sur les bords du Courbet.
Elle est rejetée et souffreteuse. Elle a sa main droite déformée et des écrouelles – inflammations et abcès d’origine tuberculeuse atteignant surtout les ganglions lymphatiques du cou.
Là où elle se trouve, Germaine mal aimée et faible, prie lorsque l’Angélus sonne et trouve le réconfort qu’elle ne rencontre pas autour d’elle.
La maison de Germaine
La métairie de Mestre Laurens à 2 Km du village. Cette ferme a vu s’écouler la vie de Germaine. Elle dormait sous l’escalier près des moutons. Elle y mourut en 1601.